埃菲.图尔潘(Elfi TURPIN),法国独立策展人和评论家
任瀚在素描上进行实验,并专一地使用石墨铅棒材料(石墨铅笔)在造型艺术领域展开有序的研究。他的墙面素描呈现的是一种介于抽象风景和地理制图之间,形式难以界定的巨幅全景画。选取相片并利用素描将其重新拼贴成连绵的水景图——湖泊、河流、瀑布。线条在其中循着水流的方向延展,借用石墨呈现的金属般反光表现出素描的水面质感。当我们注意到身体的移动会不断改变画面上反射出的映像的时候,请不要忽略画面的留白或者说“负形”的重要性,它们将使解读变得更为复杂化。凝视画面的空白地带,金属般反光的部分此时便成为一种“虚空”,面前的留白部分呈现出类似白色群岛或是河口地带的幻象。
除此以外,不同的研究课题在艺术家小尺寸的“巴洛克镜子”系列作品上展现,任瀚只截取了镜子反射面那一部分的形状,并选择用不断重复的动作,由中心向外延展的放射线来覆盖这个形状。这种向心的线条赋予此形状一种向内的运动感。
法文原文:
Ren Han développe une pratique du dessin. Il travaille quasiment exclusivement à la mine de crayon – technique dont il explore méthodiquement les propriétés plastiques. Ainsi ses wall drawings déploient de vastes panoramas oscillant entre paysage abstrait et cartographie. Conçus d’après photographies, ces dessins reprennent le plus souvent un assemblage d’étendus liquides – lacs, rivières, cascades. Le travail du trait renvoie ici à l’idée de mouvement et de fluidité, tandis que les reflets du rendu métallique du graphite évoque une surface aquatique. Si les déplacements du spectateur modifient les reflets du dessin, la perte de notion d’échelle soulignée par l’importance du vide et donc de l’espace négatif, en complexifie la lecture. Les tâches que l’on croit contempler forment peut-être un archipel qui ne serait peut-être qu’un estuaire selon que l’on considère l’apparition métallisée du dessin ou son absence. Ces différentes problématiques sont par ailleurs à l’œuvre dans des formats plus modestes telle une série de miroirs baroques dont Ren Han ne garde que la surface réfléchissante, en optant, cette fois, pour un recouvrement qui est issu de l’application d’un geste répétitif - un trait concentrique donnant une sorte de dynamique introspective à la forme.
Textes : Elfi TURPIN, commissaire indépendante et critique
英文原文
Han Ren is developing a drawing praxis. He works almost solely with lead pencil-a technique whose visual properties he is methodically exploring. So his wall drawings involve huge panoramas wavering between abstract landscape and cartography. Made on the basis of photographs, these drawings usually borrow an assemblage of liquid expanses: lakes, rivers, waterfalls. The line work here refers to the idea of movement and fluidity, while the reflections of the metallic rendering of the graphite conjure up an aquatic surface. If the spectator’s movements alter the drawing’s reflections, the loss of the notion of scale emphasized by the size of the void, and thus of the negative space, renders our reading more complex. The marks which we think we are looking at possibly form an archipelago, which might be just an estuary, depending on whether we are looking at the metalized appearance of the drawing, or its absence. These different issues are incidentally at work in smaller formats, like a series of baroque mirrors where Han Ren keeps just the reflecting surface, opting, this time, for a covering that results from the application of a repetitive gesture; a concentric line lending a sort of introspective dynamic to the form.
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